Noël, le Nouvel An, c’est l’occasion d’une débauche de discours, de vœux pieux qui jouent sur les aspirations les plus profondes des masses à une société sans oppression et sans exploitation. C’est aussi le temps du mépris, qui se traduit par un flot d’amusements dits populaires qui ne visent qu’à faire oublier la réalité. Comme le repos hebdomadaire, les fêtes sont ainsi transformées en une pure et simple période de récupération, d’évasion utile, pour mieux lier les esclaves salariés à leurs chaînes. (...).

Le bonheur, le malheur, la jouissance ou la souffrance ne seront dans tout cela qu’affaire de chance ou de malchance. Pour tous ces dispensateurs de remèdes opiacés, le monde n’a pas à être compris, il a simplement à être tel qu’il est, sauf à promettre un monde meilleur dans l’au-delà.

Nous ne les suivrons pas sur cette voie. Les fêtes pour nous ne seront pas une mascarade qui écarte ou exclut la conscience des affrontements qui nous attendent, mais une occasion de retremper nos forces pour l’année à venir. Nous ne bouderons pas notre plaisir à nous retrouver avec ceux qui nous sont proches, mais en sachant qu’il ne s’agit que d’un répit qu’il faut utiliser au mieux. Les véritables fêtes, les fêtes sans arrière-pensées, nous les vivrons lorsque s’amorceront les combats victorieux contre l’infamie séculaire du capitalisme, lorsque nous pourrons fêter notre propre libération.