"Un peu de démocratie, certes, un peu de liberté, oui, mais vous ne voudrez tout de même pas que cela dérange le bon ordre (capitaliste) des choses. Et quand on arrive à cette question, M. le président de la République retrouve les accents vibrants d’un Adolphe Thiers, le " pacificateur " bien connu de la Commune, d’un Clemenceau, briseur de grèves L’important, c’est l’ordre républicain, la dignité de l’État ; la société plus humaine dont on vous parlait plus haut, ça vient forcément après. L’ordre, l’ordre, encore l’ordre et toujours l’ordre ! Une véritable obsession. À croire que des siècles d’ordre capitaliste dans notre pays n’ont pas suffi à tranquilliser les esprits, à croire que le labeur ingrat et le dévouement infatigable de générations de ministres de l’intérieur ont été vains.

" Là, on est renvoyé à tout ce que M. Pompidou n’a pas dit sur la firme France, à. tous ces travailleurs qui pensent qu’ils n’ont aucune raison valable de continuer à vivre comme ils vivent, qui pressentent que l’ordre, le progrès peuvent être autre chose que l’ordre et le progrès du capital. C’est eux que le régime craint, c’est eux qu’il menace. C’est avec eux que Georges Pompidou mène le débat essentiel. "