Au lendemain de la seconde guerre mondiale les Etats-Unis d’Amérique étaient indéniablement la première puissance mondiale.

Un peu de démocratie, certes, un peu de liberté, oui, mais vous ne voudrez tout de même pas que cela dérange le bon ordre (capitaliste) des choses. Et quand on arrive à cette question, M. le président de la République retrouve les accents vibrants d’un Adolphe Thiers, le " pacificateur " bien connu de la Commune, d’un Clemenceau, briseur de grèves

Noël, le Nouvel An, c’est l’occasion d’une débauche de discours, de vœux pieux qui jouent sur les aspirations les plus profondes des masses à une société sans oppression et sans exploitation. C’est aussi le temps du mépris, qui se traduit par un flot d’amusements dits populaires qui ne visent qu’à faire oublier la réalité.

Le mouvement étudiant a mauvaise presse. De la droite à la gauche, le dernier congrès de l’U.N.E.F. a donné lieu à des commentaires concordant dans l’incompréhension et dans l’animosité. Ah ! ces étudiants, manœuvriers comme des vieux politiciens radicaux, agités comme des hippies, vociférants comme des barbus cubains ou des gardes rouges en mal de révolution culturelle, ils ne sont vraiment pas sérieux !

Des travaux de la commission des résolutions, sont sortis quatre textes. Le premier, présenté par Jacques Kergoat, a recueilli 26 mandats (4,2 %). Le deuxième, soumis à l’approbation du Conseil National par Emmanuel Terray et Journat, a. obtenu 95 mandats (16,7 %). Le troisième défendu devant le Conseil par Philippe Simon, Manuel Bridier et Marc Heurgon, a totalisé 116 mandats (20,5 %). Enfin la résolution majoritaire — que nous reproduisons ci-après — a été présentée au Conseil par Jean- Marie Vincent, Robert Chapuis, Robert Dubreuil et Serge Mallet. Elle a recueilli 326 mandats (58,60 %).

[Texte adopté par la Commission du Bureau Politique National du PSU. Le texte sera amendé pour paraître dans Tribune socialiste n° 473 du 19 novembre 1970]

Depuis les élections présidentielles de juin 1969, la vie politique française paraissait simple et stable. On avait d’un côté une majorité conservatrice qui se croyait assurée de durer, de l’autre côté une opposition incertaine représentée essentiellement par un parti socialiste travaillé sourdement par le centrisme et un parti communiste toujours imposant, mais enlisé dans le marais de l’unité de la gauche.

Michel Rocard puis Serge Mallet, dans les derniers éditoriaux de Tribune, ont justifié la décision de la Direction politique nationale de préparer le prochain Conseil national du P.S.U. en réunissant des « Assemblées régionales ouvrières et paysans ». Cependant, de nombreux lecteurs se sont émus de cette initiative. La Rédaction de Tribune, consciente de son devoir d’information, a tenu à poser un certain nombre de questions à son Directeur Politique. C’est le résultat de cet entretien qu’on lira ci-dessous.

Le grand public ne comprend pas grand-chose à ce qui se passe dans l’université, et reconnaissons-le franchement, encore moins à ce qui se passe à l’intérieur du mouvement étudiant.

Pour un rapport d’activité et d’orientation, il y a une mauvaise tradition qu’il s’agit d’écarter : celle qui consiste à masquer les problèmes et les difficultés. Elle peut permettre de s’accorder des satisfecit et des félicitations dans l’immédiat. Elle ne permet pas de préparer l’avenir et accumule les questions non résolues. Si l’on veut être sérieux, il faut donc un examen critique et auto-critique de notre activité, de ses ombres et de ses lumières, pour mieux agir à l’avenir.

La discussion politique, la polémique idéologique sont des éléments indispensables à la vie du mouvement ouvrier. Sans confrontations réelles, la sclérose, le dogmatisme le plus plat justifiant l’opportunisme le plus apparent sont en général de régie. La bonne conscience des appareils se substitue peu à peu à l’esprit d’examen empêchant ainsi toute analyse critique de la réalité présente.

Le PSU est souvent l’objet de jugements péremptoires que l’événement dément très vite. Il a maintenant seize ans d’existence, bien qu’on ait prédit à plusieurs reprises sa disparition, et il ne semble pas se porter plus mal aujourd’hui qu’il y a dix ans, malgré les nombreuses crises qu’il a connues dans son existence.